La Provence (Prouvènço
/ Provença en
provençal) est une
dénomination
géographique qui
désigne un ancien
conté et une ancienne
province royale
française et qui
correspond
aujourd'hui, au sens
large, à une grande
partie de la région
PACA, et qui se situe
au sud-est de la
France, s'étendant de
la rive gauche du
Rhône (rive est)
jusqu'à la rive droite
du Var où elle borde
l'ancien comté de Nice
situé sur la rive
gauche. Plus
strictement, la
Provence s'étend
jusqu'à l'est du Gard
(au-delà du Rhône
jusqu'à Nîmes) et
jusqu'au sud de
l'Ardèche et de la
Drôme.
L'Antiquité
Elle doit son nom à
l'époque romaine qui
la connaissait comme
Provincia (une des
nombreuses provinces
romaines). La Provence
fit partie de la Gaule
Transalpine
(c'est-à-dire au-delà
des Alpes, pour les
Romains), rebaptisée
Gaule Narbonnaise (du
nom de la capitale de
la province romaine,
Narbonne) au Ier
siècle av.
J.-C.
La Provence
indépendante
Le littoral provençal
a été colonisé par les
Grecs : vers 600 av.
J.-C., les Phocéens
s'installent à
Marseille (en grec,
Massalia; en latin,
Massilia). Ils
essaiement à Nice,
Arles, Agde, Cannes et
au sud de Nîmes.
Antérieurement, la
région était peuplée
de Celtes appelés
aussi Ligures ou
Celto-Ligures
La conquête romaine au
IIe siècle av.
J.-C.
-181 : Marseille
appelle Rome au
secours contre les
pirates Ligures
-154 : Nice et Antibes
assiégées par les
Ligures des Alpes
Maritimes, expédition
d’Opimius
-125/-124 : coalition
de tribus
celto-ligures (les
Salyens) soutenus par
les Voconces,
Allobroges et Arvernes
: le consul Fulvius
Flaccus franchit les
Alpes et les vainc. En
-123, nouvelle
campagne qui se
termine par la
destruction de
l’oppidum
d’Entremont.
En -123/-122 :
fondation
d’Aix-en-Provence pour
contrôler les
Salyens.
-122 : le proconsul
Cn. Domitius
Ahenobarbus écrase les
Allobroges
-121 : les Volques, à
la tête d'un vaste
territoire de 24
oppidums accueillent
sans résistance les
légions de Rome.
Nemausa (Nîmes), la
ville gallo-romaine
est sur le point de
naître.
-120 : Ahenobarbus en
campagne ; on lui
attribue la fondation
et l’organisation de
la Provincia
-117 : début de la
construction de la Via
Domitia (en l’honneur
de Cn. Domitius
Ahenobarbus) en
direction des
Pyrénées. Elle
emprunte le tracé
d’une ancienne route
grecque (la voie
héracléenne). Son
aménagement est le
symbole de la
romanisation et
apporte un
développement des
échanges
commerciaux.
-109/-105 : incursions
des peuples
germaniques (Cimbres,
Teutons, Tigurins,
Ambrons) : Marius
écrase les Teutons à
Aix-en-Provence (-102)
et les Cimbres à
Verceil (-101).
Le Moyen Âge
Au Moyen Âge, ce fut
un marquisat, un comté
et un royaume.
En 843, le traité de
Verdun donna la
Provence a Lothaire
Ier. Son fils Charles
de Provence en fit le
royaume de
Provence-Viennois ou
de Bourgogne cisjurane
en 855. Boson V de
Provence, beau-frère
de Charles le Chauve,
se fit proclamer roi
du deuxième royaume de
Provence en 879. Boson
fut en lutte avec les
Carolingiens. Le fils
de Boson, Louis,
empereur, confia le
gouvernement de la
Provence à Hugues
d'Arles, qui le donna
a son tour en 934 à
Rodolphe II, roi de
Bourgogne transjurane.
Le nouvel ensemble
sera le deuxième
royaume de
Bourgogne-Provence
aussi appelé Royaume
d'Arles. Il subsistera
jusqu'en 1032.
En 947, le bosonide
Boson, comte d'Arles
fut investi de la
Provence. À sa mort,
ses deux fils,
Guilhem, dit le
Libérateur (Guillaume
Ier), et Roubaud se
partagèrent en indivis
le comté, indivision
que maintinrent leurs
descendants. La
branche issue de
Guilhem donnera celle
des comtes de
Provence, celle issue
de Roubaud donnera les
comtes de Forcalquier,
qui se détachera en
1054 (ces derniers
sont également appelés
marquis de Provence).
En 972, Guillaume Ier
libéra la Provence des
Sarrasins qui depuis
le massif des Maures
(au dessus de
Saint-Tropez)
pillaient la
région.
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Armoiries attribués à
la Provence, dérivée
des armes des comtes
d'Anjou et de Provence
: d'azur à la fleur de
lys d'or et au lambel
de gueules
En 1037, Emma,
marquise de Provence,
se marie à Guillaume
III Taillefer, comte
de Toulouse,
transmettant les
droits de la lignée de
Roubaud à la maison de
Toulouse. En 1112,
Douce de Provence,
héritière des droits
de la ligne de
Guilhem, épouse
Raymond-Bérenger III,
comte de Barcelone,
qui devient
Raymond-Bérenger Ier
de Provence. Les
maisons de Toulouse et
de Barcelone entrent
alors en conflit pour
le marquisat. Pour
aboutir à un traité en
1125 entre
Raymond-Bérenger et
Alphonse-Jourdain de
Toulouse, qui partagea
le comté entre un
marquisat au nord de
la Durance, donné aux
Toulouse, et le comté
au sud, donné aux
Barcelone. En 1193
Alphonse II de
Provence épouse
Gersande de
Forcalquier, ce qui
donne naissance au
comté de
Provence-Forcalquier.
Pendant cette période,
le comté d'Orange,
vassal de Provence,
fut érigé en 1181 en
principauté.
En 1245, meurt
Raymond-Bérenger V de
Provence, dont les
quatre filles sont
mariées
respectivement,
Marguerite à
Saint-Louis, Sance à
Richard de
Cornouailles, Éléonore
à Henri III, roi
d'Angleterre et
Béatrix à Charles,
comte d'Anjou et du
Maine, frère de
Saint-Louis. C'est
cette dernière qui
reçoit en héritage les
deux comtés de
Provence et
Forcalquier, les
transmettant à la
première maison
capétienne
d'Anjou.
Accumulant les titres
royaux (Naples-Sicile,
Jérusalem, Chypre,
Acre, Thessalonique,
etc.), les comtes se
font appeler roi, dont
le célèbre roi René,
de la seconde maison
capétienne
d'Anjou.
Mais entre-temps, le
comté de
Provence-Forcalquier
avait été démembré.
Conformément au traité
de Meaux-Paris (1229)
qui marqua la fin de
la croisade des
Albigeois, à la mort
d'Alphonse de
Poitiers, en 1271, le
marquisat passe au roi
de France Philippe III
qui le cède dès 1274
au pape Grégoire X
pour devenir le Comtat
Venaissin.
En 1388, la ville de
Nice et sa viguerie —
la division
administrative
correspondante — la
cité de Puget-Théniers
et les vallées de la
Tinée et de la Vésubie
se constituent en
terres neuves de
Provence et se mettent
sous la protection de
la maison de Savoie,
c'est la dédition de
Nice à la Savoie. Ces
terres prendront le
nom de comté de Nice
en 1526.
En 1382, à la mort de
la reine Jeanne,
s'achève la première
maison capétienne
d'Anjou, elle adopta
le frère du roi Louis
Ier, fait comte puis
duc d'Anjou, fondant
la seconde maison
capétienne d'Anjou.
Cette dynastie
s'achèvera avec
Charles III du Maine,
1491, le roi de France
Louis XI annexant la
Provence en 1498 en la
rattachant au domaine
royal.
La Renaissance
À l'époque classique,
la sagesse populaire
clamait que les trois
maux de la Provence
étaient la Durance, le
mistral et le
parlement
d'Aix.
1720-1722 : la grande
peste, partie de
Marseille, envahit la
Provence et la dévaste
ainsi que les États
pontificaux (Comtat
Venaissin)
L'époque
moderne
15 août 1944 :
Débarquement en
Provence.
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Les
Hauts
l
ieux de
la
Provence
:
zoom
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Les souverains de
Provence
Charles de Provence
(845-† 863), roi de
Provence (855-863),
fils de Lothaire Ier
et Ermengarde de
Tours.
Boson V de Provence
(?-† 887), roi de
Provence (863-887),
fils de Bivin.
Louis III l'Aveugle
(v.880-† 928), roi de
Provence (887-928),
roi d'Italie (900),
empereur d'Occident
(901-905), fils de
Boson V de Provence et
Ermengarde. Son surnom
provient du fait qu'il
a été aveuglé par
Bérenger Ier, son
rival à la tête de
l'empire.
La langue
provençale
La langue propre de la
Provence est la langue
d'Oc (aussi appelée
langue occitane),
rameau oriental du
sud-occitan qui
comprend également le
languedocien. Le
provençal et le niçois
sont les variantes
locales de cette
langue d'Oc. Parlée
par près de 500 000
personnes (Blanchet)
et comprise par
plusieurs millions, la
langue d'Oc en
Provence vit
actuellement un
renouveau. En 2003, le
Conseil régional a
voté une motion qui
affirme que la langue
occitane est la langue
régionale de Provence.
Jusqu'au XIXe siècle,
le terme provençal,
associé aux
troubadours, désignait
l'ensemble de la
langue d'Oc. En 1854,
autour de Frédéric
Mistral se forme le
Félibrige, association
littéraire qui se
donne pour objectif la
renaissance nationale
du Midi par la
littérature et
particulièrement la
poésie. En 1904,
Frédéric Mistral
obtient le Prix Nobel
de Littérature pour
l'ensemble de son
œuvre littéraire et
philologique. L'IEO et
le Felibrige assurent
aujourd'hui
l'essentiel du travail
de récupération
linguistique, en
Provence comme dans
l'ensemble de
l'Occitanie.
Les œuvres
littéraires évoquant
la Provence :
les romans de Jean
Giono se déroulent
souvent en
Provence.
Les nouvelles qui
composent "les Lettres
de mon moulin"
d'Alphonse Daudet se
situent pour la
plupart dans les
environs de Beaucaire
(20 km à l'est de
Nîmes et en face de
Tarascon), et
reprennent parfois des
récits tirés du
folklore
provençal.
L'œuvre littéraire
(mais aussi théâtrale
et cinématographique)
de Marcel Pagnol doit
beaucoup à la
Provence. Ses
Souvenirs d'enfance,
par exemple (La Gloire
de mon père, Le
Château de ma mère,
etc.), se déroulent
principalement à
Marseille et dans les
collines
environnantes, de même
que le diptyque L'Eau
des collines.
Enfin, on peut citer
les livres de Frédéric
Mistral, Henri Bosco,
Marie Mauron ou encore
Yvan Audouard.
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