Aigues
Mortes (les eaux mortes) doit son nom aux marais qui entourent
depuis bien longtemps cette petite agglomération située à l'ouest du petit
Rhône.
Port reculé à l'intérieur des terres, son histoire est liée au règne de
Louis IX.
En 1240, le Roi obtient des moines de l'Abbaye de Psalmody la ville et
les terres côtières alentour. Il s'intéresse alors à la position géographique de
cette bourgade qu'est Aigues Mortes au Xlllè siècle et qui bénéficie en même
temps des revenus non négligeables de la "gabelle", impôt sur la production du
sel.
Il entreprend l'édification de Aigues
Mortes et d'importants aménagements du
port en vue de s'embarquer pour la croisade. Afin de protéger ce territoire
isolé du royaume, Saint Louis fait entamer dès 1421 la construction des remparts
d'Aigues Mortes qui débute par l'édification de la Tour de Constance.
Terrassé par la peste à Tunis, le Roi meurt et c'est sous le règne de son
petit fils, Philippe le Bel, que sont terminés les travaux.
Ce quadrilatère de pierres d'un périmètre de 1640 mètres est la réplique
de ceux bâtis en Orient par les Croisés pour protéger leurs places
fortes.
La beauté de l'enceinte d'Aigues
Mortes réside en sa grande simplicité et
sa parfaite homogénéité architecturale.
Sur l'étendue palustre de la Camargue se découpe donc l'enceinte
fortifiée d'Aigues Mortes, construite ex nihilo au XIIIe siècle par Saint Louis
afin de donner au royaume de France un port sur la Méditérranée. La tour de
Constance, un des donjons les plus majestueux de l'architecture du Moyen Age, et
les 1634 mètres de remparts flanqués de 20 tours seront achevés en moins de 50
ans. Après une période de rayonnement, Aigues Mortes va péniblement subsister,
conservant intacte, jusqu'à nos jours, une grande partie de son environnement
médiéval. La tour de Constance devint tristement célèbre pour avoir servi de
prison aux protestantes cévenoles à partir de 1685. Cet usage avait commencé dès
1307 avec les Templiers et ne sera interrompu qu'en 1768. Bonne visite d'Aigues
Mortes !
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